Colombie / Equateur 1

Re start mais pas Re set

On the road again

Sempre espanol

Hommage d'abord à B. qui ne lira peut être jamais

Qui m'a donné envie de partir :

Années 70 , convoyage de BMW neuves de Munich à Téhéran

Afghanistan , sublime...toujours , mais miné désormais , Talibans

Corridor de Wakhan , peut être , le " bec de canard " coincé entre le Pakistan et le Tadjikistan , avec un bon fixeur...

Hommage donc

Vol du 30 décembre , 11 heures qui passent vite

Survol d'Haïti , la carte indique Cuba à l'ouest : Holguin , Santiago

Elio , Vladimir , Zoila , je m'arrêterais volontiers

Et puis , mais je l'ignore , Octave naît

Paris XIV , 18.10

Il s'appelle aussi comme moi , ouhhh

Décidément ,la naissance de Basile : Killarney Park , Ontario , la nuit précédente , meute de loups hurlant , nous , sous la tente , on n'en menait pas large : la peur physique

Il est des annonces d'évènements qui imposent des lieux qui ne s'oublient jamais : le fond du lac , cabane abandonnée

Il est des évènements qui imposent des présences , perdurant intactes , à jamais

Bogota

La ville humide et embrouillardée du précédent voyage a fait place au soleil et à un climat de printemps azuréen

Gillo est mon hôte , Bario Galerias

Impeccable , légèrement à l'écart du centre , quartier mixte commercial et habitations

Il me cède sa chambre , et nous allons échanger longuement avec son fils , Lucas , passionné de langues et singulièrement doué pour.

Je me rends de plus en plus compte que l'enseignement m'a ouvert les portes d'un univers mal connu auparavant : méthodes , histoire , ressemblances , motivation , formation

La ville tourne au ralenti , 31 / 1 , mais tourne bien , moderne avec qqes beaux gratte ciels , le centre historique , Musée Botero fermé , j'attendrai le retour en février pour le re visiter , je ne me lasse pas , l'exposition de Rotterdam m'avait emballé , 2016 , si loin , si près.

Et qqes quartiers résidentiels , Chapinero notamment , où nous avions logé

Sans chercher , je me retrouve au bar français Mistral ; j'y passe plusieurs heures à lire et fumer , croissants aux amandes ... regarder les innombrables chiens , si bien traités ici , et songer à ces années qui me séparent de ma dernière visite ici

Je prends le funiculaire pour Monserrate , qui domine toute la ville à 3 125 mètres

Qqes moments pour s'habituer à l'altitude

Et embrasser du regard la capitale et ses banlieues , les montagnes préservées à l'est ; le temps est clair , la vue impressionnante. Avec l'heure qui tourne , la foule grandit

En voyage , toujours partir tôt : moins de monde et lumière plus claire

Me reviennent les embarras de la vie quotidienne à Cuba , moins d'un mois de là :

Transports chaotiques , chers , incertains

Pas de lieux de convivialité , cafés inexistants

Commerces rares

Et pourtant , j'y repartirai , j'y retournerai

Si beau , si accueillants , si solidaires , si torride , de si belles personnes que je retrouverai je le sais et qqes villes à découvrir : Camagüey , Cienfuegos ...et Vedado à La Havane.

Retour à Bogota en février , vraisemblablement comme point de départ pour Medellin et si possible la Péninsule Guajira , extrême pointe nord du continent sud américain , désertique et décor de l'inoubliable " Les oiseaux de passage , Parajos de verano " , tourné sur le territoire des indiens Wayuu.

Départ en avion pour le sud , Popayan d'abord puis Pasto et son Carnaval de Blancos y Negros

A l'aéroport de Havana , 4 vols dans l'après midi

Ici on pourrait être à Chicago ou Schiphol , moderne , propre et efficace , vols incessants : pas le choix , le relief et les distances décident et imposent

Wi fi gratuite, embarquement sans agents , applications tip top : ça marche parfaitement La Colombie , mélange de modernité et de traditions authentiques et puissantes , paysages grandioses , dépaysements , bonne cuisine , accueil , : on dit comment pays de cocagne en colombien ?

Arrivée en début d'après midi à Popayan , ville proprette , le centre colonial , églises et maisons blanches sans étage qui font penser aux échoppes de Bordeaux , rues qui se croisent au carré . Au centre le Parque Caldas qui abrite encore les illuminations de Noël , curieux et inhabituel en plein soleil , comme à Cuba.

L'hôtel est à côté de la place , Camino Real , belle demeure de 1591 reconvertie.

Le chef est un grand , ici , et les murs sont ornés d'hommages à Paul Bocuse , accompagnés d'une photo dédicacée , un peu jaunie , mais émouvante ici , si loin.

La cuisine , mélange de traditions locales et de qqes touches de modernité , ingrédients du terroir , ne serait pas reniée par le Maître lyonnais.

La cuisine toujours : sur les conseils d'un couple islando colombien ( elle travaille à Reykjavik depuis 20 ans dans l'agence de voyages d'Iceland Air et me guide pour un périple à venir , aurores boréales , volcans , eaux chaudes , déserts enneigés...) je déjeune au Marché Bolivar. Ce sont 2 immenses salles , avec des stands , cuisines au milieu , chacun avec ses spécialités , ses figures et la clientèle uniquement locale qui vient , parfois tous les jours , se régaler à prix ultra modeste. Le conseil donc est d'aller chez une de ses amies , qui officie en chaise roulante , passant de la cuisine ouverte aux différentes tables , toujours souriante mais vigilante autour des feux , attentive à chaque table . L'acoustique n'est pas au top , cris et échanges le disputent aux ordres de commande ; qqes minutes après m'être assis , à une dizaine de mètres , le faux plafond en travaux s'effondre , la vie reprend après qqes minutes.Venant de la part d'Elisabeth et français , je suis traité comme un visiteur du guide Michelin qu'on aurait démasqué : riz , haricots noirs , légumes en sauce , avocats , un pur régal.

Après une matinée relaxante dans des bains d'eau chaude à plus de 50 degrés , Coconuco , Agua Tibias , je retourne à Silvia , petite ville aux pieds des montagnes , une heure de route de Popayan , marché du mardi déjà visité auparavant : rien n'a changé : les indiens Guambiano , vêtus de bleu et de fuschia , souvent vêtus de petits chapeaux ronds , calmes , souvent silencieux viennent ici vendre une fois par semaine leur production : légumes secs , graines , farine , riz , sucre peu raffiné en blocs marron , beaucoup de fruits et légumes

Et surtout une quinzaine de sortes de pommes de terre , en sac , des plus sombres au rose vif , des rondes , allongées aux protéiformes , des lisses aux couvertes de terre : un régal absolu de voir cette diversité , regrets , tellement envie de pouvoir goûter et comparer . Pierre Gagnaire , viens ici , tu ferais un malheur au retour rue Balzac. Bien sûr , la pomme de terre nous arrive d'Amérique du Sud ," papa " cultivée depuis le 13 ème siècle par les Incas , apportée en Europe au 16 ème par les conquistadors espagnols , " patata " .

Dans la rue , un bonimenteur vend des fioles soignant à base d'extrait de feuilles d'agaves : tout y passe , cancer , ménopause , rhumatismes ... La petite foule qui se presse est fascinée , il hurle dans son micro , je pars avant la fin du spectacle , sûr , il va faire un malheur et sa journée avec.

Je repars avec cette sensation d'immuable authenticité , de traditions perdurant , aux portables près , et d'une grande sérénité .

Départ pour Pasto , un des buts de ce voyage en Colombie : le carnaval de Blancos y Negros , chaque début d'année , du 2 au 6 janvier . Le 5 , les esclaves étaient rejoints , dans leur couleur , par le reste de la population . A L'inverse , le 6 , tout le monde se peignait et se peint encore en blanc .

Je loge au centre , Loft Hotel , peu de charme mais impeccablement propre et bien situé.

Le 4 au soir sur la Plaza Narino , après contrôle vigilant de la vaccination , la ville et les sponsors , banque , rhum local , bière offrent un concert qui me rappelle la Feria de Cali . Ca danse fort , serrés , jusque tard dans la nuit ; foule immense qui tangue et se balance , mélange de passions et d'alcools . La chanteuse est une vedette nationale , reine de la Salsa ; les airs sont connus par coeur et elle fait un triomphe.

Le 5 , la tradition s'est estompée : peu de déguisement en noir , mais place au polbo , sorte de talc que s'envoient tous les participants , batailles de rue , accompagné d'immenses bombes , comme de la crème à raser , là aussi résultat garanti : personne ni rien n'y échappe , jusque tard dans la nuit , le lendemain compris . Les rues semblent couvertes d'une poudre neigeuse qui se répand jusque dans tous les batiments .

Je demande : il faudra 3 jours pour nettoyer la ville

Je rentre , mon poncho intégralement blanchi , vieilli de qqes années.

Le 6 est le jour magique : les chars du défilé sont installés , une petite centaine sur une avenue centrale , plein soleil . le covid empêche qu'ils roulent et ce sont les dizaines de milliers de visiteurs qui vont se presser pour les admirer et se faire photographier.

Depuis des mois , les quartiers de Pasto , les villes environnantes ont créé et construit ces chars , peints aux couleurs vives tant prisées ici . Statiques , animés avec des moteurs , à destination des enfants ou adultes , parfois gigantesques , drôles , effrayants , figures inventées ou reprises de personnages traditionnels , mythiques , de dessins animés contemporains , historiques , politiciens moqués , traits de caractère exagérés , monstres , géants , bimbos ...

Tout y passe

Jusqu'à l'ouverture , à 10 heures ,tous les réalisateurs s'affairent pour terminer , recoller , réparer , assembler , hisser .

Avec un petit subterfuge , :-) , je suis entré depuis tôt le matin , moment extatique pour photographier et interroger , féliciter ces artistes

C'est absolument unique et somptueux

Toute la journée , ce défilé statique s'offre aux visiteurs , venus de toute la Colombie et des pays environnants du continent

Vaut le voyage comme on dit à Clermont Ferrand

Direction l'Equateur avant de revenir à Bogota dans qqes semaines

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